dimanche 30 octobre 2011

Vampire Mania

Puisque il est de bon ton de fêter Halloween demain, dans nos chaumières ou au cimetière, je vous propose ma sélection subjective de films diaboliques édition 2011, cette année sur le thème des vampires. Je crois en avoir vu un bon nombre du genre, et non, je ne vais pas vous parler de Twilight ou même de Van Helsing que j'ai sacré film-qui-se-veut-sérieux-mais-qui-en-fait-est-une-blague-finalement-très-drôle-tellement-c'est-grotesque (et bon sang de bon soir je ne comprendrai jamais comment ce film a été un des plus rentables du genre avec un scénario aussi capillotracté). Vous trouverez donc ci-dessous rien que du sang pur sang, pour tous les goûts (malgré mon sens critique aiguisé comme des canines je reste bon public), et de tous les temps (ou presque)... A visionner en sirotant un bon bloody mary accompagné d'une part de pumpkin pie bien savoureuse...

Pour les puristes et amateurs des grands classiques

Dracula, prince des ténèbres, de Terence Fisher (1966)
Une des nombreuses productions Hammer avec Christopher Lee dans le rôle-titre, qui en fait une interprétation muette. Le charme d'antan où les vampires étaient grands, bossus, le nez crochu et les oreilles pointues.

Nosferatu le vampire, de Friedrich Wilhem Murnau (1922)
Pour le choix de représentation du célèbre compte Dracula, adapté pour la première fois de l'oeuvre de Stoker : pâle, cireux, le crâne chauve et déformé, décharné, cadvérique, ahuri, d'une désespérante solitude, et qui introduit la caractéristique lumino-phobe du vampire.

Nosferatu, fantôme de la nuit (1979) de Werner Herzog
Le remake du précédent, parce qu'il apporte une dimension tragique au personnage de Dracula, ce qui change un peu. Le clin d'oeil au Voyageur contemplant une mer de nuage de Caspar David Friedrich vaudrait peut-être même à lui-seul le détour. A vous de voir. Au demeurant, l'affiche originale est superbe, et les vampires ont les dents longues.

Pour les sanguinaires en manque d'hémoglobine

30 jours de nuit, de David Slade (2007)
Ou comment un réalisateur talentueux (un début fracassant avec Hard Candy, qui m'avait conquise dès sa sortie) peut tomber bien bas en acceptant après ce joli coup d'essai d'adapter le troisième volet d'une romance pour adolescentes bien trop peu sanguinolente pour être qualifiée "d'histoire de vampire"...

Pour les littéraires férus d'adaptations, de Bram Stoker à Anne Rice

Dracula, de Francis Ford Coppola (1992)
Le charme de ce film est un peu tombé en désuétude à mes yeux considérant le nombre de fois où j'ai du le voir et m'y attarder pour objet d'étude comparée à l'oeuvre de Bram Stoker. Je trouve l'ensemble très inégal, un peu beaucoup foutraque, mais il y a Keanu Reeves en jeune premier pour compenser, des costumes et décors à se damner, alors je ne fais pas trop la fine bouche.

Entretien avec un vampire, de Neil Jordan (1994)
Pour la mise en scène et les décors, mais rien n'y fait : je ne peux supporter ni Tom Cruise, ni Brad Pitt et encore moins Antonio Banderas en vampires. Crédibilité 0. Je sais, c'est de la discrimination. Il en restera la bouille de Kirsten Dunst et mon amour pour cette scène :

(pardon pour la qualité beurk beurk re-beurk)

 

La reine des damnés, de Michael Rymer (2002)
Le beau Lestat. Les costumes. Le fantasme de la groupie. Et pour le plaisir d'un vampire de sexe féminin avec dans le rôle éponyme, Aaliyah.

Pour ceux qui dans vampire trouvent une rime avec rire

Le bal des vampires, de Roman Polanski (1967)
Preuve par 108 minutes que les vampires sont rieurs et risibles. Et juifs, et sourds, et gays...
Et rien que le titre en VO devrait suffire à vous convaincre : The Fearless Vampire Killers or Pardon Me, But Your Teeth Are in My Neck.
Suck, de Rob Stefaniuk (2009)
Estampillé "parodie", à voir pour le casting, on s'en lèche les babines : Iggy Pop, Moby, Alice Cooper et Malcom McDowell. Certains passages au troisième degré sont l'occasion d'une franche rigolade.

Pour les spectateurs qui attendent autre chose que de l'ail, du pieu et du crucifix

Morse, de Tomas Alfredson (2008)
Un film de vampire qui ne fait pas peur, un film fantastique qui n'en est pas un, un film qui traite davantage de la douce et douloureuse vampirisation de l'innocence, de cet état de transition marquée par la fin de l'enfance, avec un réalisme saisissant, une symbolique glaciale, avec une goutte de mélancolie. D'une beauté sans égale, d'une lenteur givrée toute en contraste, un petit ange blond entouré de barbarie. A regarder lorsque les flocons tombent par la fenêtre, bien emmitouflé(e) sous les couvertures. Un conte moderne, un tableau dépouillé, sombre et lumineux à la fois, et plein de choses merveilleuses encore.

Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-Wook (2009)
Il fallait être coréen pour oser faire d'un prêtre un vampire.
Il fallait être coréen pour prétexter le type du vampire à une métaphore de la dévoration amoureuse de l'autre (vu et revu) mais avec un érotisme renversant.
Il fallait être coréen pour diluer aussi bien l'humour noir dans un mélange d'esthétisme et de gore. Je voudrais être coréenne, vous l'avez compris.

Vampire World, de Michael Oblowitz (2001)
Pas grand chose à dire du film en lui-même, mais Adrian Paul en vampire, et avec une moustache. Comment résister? Ne me dites pas que je suis la seule à avoir rêvé de Duncan McLeod dans Highlander? Bon et bien là, comment vous dire... Duncan McLeod + crocs = pure hotness. Irrésistible.

Dracula : Pages from a virgin diary, de Guy Maddin (2002)
Dans cette version chorégraphiée et muette, deux éléments assez remarquables, le réalisateur pousse plus loin le mythe selon lequel le diable vient toujours de l'est : Dracula vient presque du pays du Soleil Levant. C'est une lecture baroque originale du roman de Stoker, avec quelques pointes d'humour mordant esséminés au gré des cartons ("Infants for supper?" haha), qui ravira les nostalgiques du cinéma muet, tout en étant un bel exemple de combinaison réussie entre ancien (bolex et super-8) et moderne (les plans tous retouchés numériquement).

Sublime.

Sur ma liste de films à voir pour combler certains manques à ma culture : l'Etreinte du vampire d'Anne Goursaud (pour Alyssa Milano et ses scènes x controversées), Une nuit en enfer, de Robert Rodriguez (que j'ai véritablement honte de ne pas avoir encore vu) Les morsures de l'aube d'Antoine de Caunes, et puis Underworld, parce que je me fais traiter de tous les noms quand je dis que je ne connais aucun des trois de la série, et le Dracula interprété par Bela Lugosi dans les films de Tod Browning. D'autres suggestions? Mécontentements? J'accepte volontiers les morsures dans les commentaires :)

2 commentaires:

  1. Une suggestion : Vampire, de Dreyer. Un noir et blanc très granuleux, une histoire qui n'en ai pas une...Honnêtement, l'un des seuls films de vampires qui m'ai réellement angoissé...
    Ah, et pour rire : le Vampire, de Carpenter. Rien que pour voir des vampires sortir de terre et marcher comme des zombies, en face d'un super rebelle de la mort en jean moulant, blouson de cuir, super brushing et lunettes noires!
    J'ai vu les 3 Underworld. Pas des chef-d'oeuvres, mais honnêtement, en terme d'esthétique mi-moyen-âgeuse mi-futuriste, c'est pas mal. Le troisième est à mon sens le meilleur, car il reprend le côté très romantique noir du Dracula de Stoker. A voir, quand même. Et puis, c'est la première fois que l'on voit ce que pourrait donner un croisement entre vampire et loups-garous (dans le premier), et le résultat est assez réussi, bien que très fourni en muscles! Ah, par contre, dans le premier, l'image des vampires "romantiques", avec habits "gothico-kitsch" est franchement niaise...

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  2. Je prends note, merci pour ces suggestions bien informées! D'autres personnes m'ont dit exactement la même chose pour la trilogie Underworld, alors je porterai mon choix sur le troisième de la série!

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